Action TSAF - Prévention Alcoolisation Foetale

Lettre MDPH : demande d’AAH (allocation adulte handicapé)

Exemple de Lettre pour une demande d’AAH (allocation adulte handicapé) auprès de la MDPH

 

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Mme ... ...                                          Salon-de-Provence, Le 7 juillet 2023. 

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Objet : Demande de AAH pour  Mr. Arthur ...

Si déjà un dossier MDPH : ajouter le numéro de dossier et le nom du référent indiqué sur les notifictions

 

 

 

Madame, Monsieur,

 

 

Arthur est né le 30 mai 1989 en Polynésie Française et a été adopté à l’âge de 2 mois. Il a toujours été un enfant hyperactif, le pédiatre m’avait prévenu qu’il existait des enfants dangereux et qu’Arthur en faisait partie, il se mettait souvent en danger. A l’époque on ne parlait pas encore de TSAF (Trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale).

 

Arthur n’a pas été soigné ni suivi pour ce symptôme, la plupart des professionnels de santé ne connaissent pas ce handicap et les signes qui vont avec. Du fait de ce trouble non diagnostiqué et de son hyperactivité, il a toujours eu une scolarité difficile et était très mal considéré par les enseignants. Au moment de l’adolescence, Arthur a commencé à être violent envers des objets, du matériel, il cassait beaucoup. Il pouvait se mettre en danger et mettre en danger les autres sans s’en rendre compte. Jusqu’à ce jour, il a cassé au moins 50 téléphones ; dès qu’il a une contrariété, il s’en prend en 1er au téléphone venu, sans discernement.

 

Arthur a les troubles causés par l’alcoolisation foetale (TCAF). Je l’ai su seulement lorsqu’il avait 20 ans, au cours d’une conférence, où j’ai pu rencontrer le Dr Titran à Lille, pédiatre qui a fait des recherches sur le SAF. Tout ce que le Dr Titran a décrit lors de cette conférence correspond exactement aux symptômes d’Arthur. Je me suis ensuite rapprochée du Collectif Action TSAF, pour rencontrer des familles et des personnes concernées, pour ne pas rester seule face à cette problématique et trouver du soutien.

 

Les parents biologiques d’Arthur sont décédés. J’ai donc téléphoné à la grand-mère qui vit en Polynésie pour avoir la confirmation de la consommation d’alcool usuelle de sa mère de naissance. La grand-mère m’a répondu que sa fille buvait toutes sortes d’alcool, qu’Arthur était son 11ème enfant, le père de naissance d’Arthur était décédé avant sa naissance.

 

Parmi les symptômes détectés :

 

        • faible poids à la naissance, apprentissage tardif de la parole (j’ai dû consulter parce qu’Arthur ne parlait pas du tout, il a commencé à parler en allant à l’école),
        • déficit de la mémoire et de l’attention (a besoin d’un 2ème cerveau pour anticiper, organiser)
        • Il faut l’accompagner pour des démarches comme à Pôle Emploi
        • il faut souvent répéter, rappeler, parce qu’il ne retient rien, n’a pas confiance en lui.
        • il ignore le caractère répréhensible de ses actes, faible compréhension des règles sociales
        • Gestion du changement : tout doit être prévu sinon il est complètement déstabilisé
        • Difficultés de gestion, dépense tant qu’il y a de l’argent sur le compte. Est incapable de remplir un dossier, s’énerve tout de suite parce qu’il ne comprend pas, difficultés avec les banques

 

 

Depuis l’âge de 16 ans environ, il a des amendes qui se montent à des sommes incroyables : d’abord refus de payer le métro, prend le train sans billet. Il été condamné pour conduite sans permis en septembre 2014, il a eu son permis en octobre 2014 et a eu ensuite des procès divers pour non-paiement du stationnement, refus de payer le péage, excès de vitesse, etc. 

 

Arthur a été suivi au Pôle de psychiatrie de l’hôpital de Bordeaux de novembre 2010 à février 2011. Les médicaments prescrits n’étaient pas bien dosés, trop forts, Arthur n’a donc pas continué le traitement sans consulter à nouveau le psychiatre et n’a plus eu confiance aux médicaments. Il a tout cassé dans l’appartement qu’il avait loué avec son amie. 

 

Il a ensuite entrepris une thérapie au CMP lorsqu’il est rentré dans le Nord fin 2011, ça allait beaucoup mieux. Il est parti à Salon-de-Provence en 2012 où il a rencontré la future maman de sa fille Lisa, ils ont vécu ensemble jusque fin 2016, Des crises étaient de plus en plus fréquentes, des dégâts matériels importants, Arthur menaçait de se jeter par le balcon ou de mettre le feu à l’appartement si son amie partait. Lisa est née le 9/04/2015.

 

Je suis arrivée à Salon de Provence fin décembre 2016. Je louais un F3 et Arthur a résidé chez moi de suite, il n’avait plus de logement. J’ai pris rendez-vous pour Arthur en 2017 avec une psychiatre à l’hôpital de ... ...  à Salon de Provence. Arthur suivait une thérapie comportementale et cognitive, il y avait de bons résultats, cela a duré quelques mois, ensuite Arthur a tout arrêté et ne voulait plus rien entendre.

 

J’ai ensuite emménagé dans un appartement F2, le 10/07/2019. Arthur ne pouvait plus loger chez moi, je n’avais qu’une chambre. Le jour du déménagement, il a jeté sa voiture sur un terre-plein, voiture inutilisable et envoyée à la fourrière. Arthur a loué un double garage où il a logé pendant 1 an avec sa nouvelle amie. Ils venaient chez moi pour faire leur toilette. Arthur était toujours très énervé. Ensuite, Je n’ai plus eu de ses nouvelles, jusqu’au 5/11/2020, où j’ai été avertie qu’il avait eu un grave accident de scooter, sans être assuré ; donc aucune indemnisation. Il a été hospitalisé 3 mois ½ à l’hôpital de Salon de Provence puis dans un centre de rééducation. 

 

Une petite fille est née le 26/01/2022, Maud, de son union avec Laura .... Arthur et Laura ne vivent pas ensemble, du fait de ses crises violentes à répétition et c’est très dangereux pour le bébé. Laura loue un studio à …. Arthur détruit tout ce qu’il entreprend. Il avait 10 toiles qu’il a réalisé pour faire une exposition de peinture, il a tout cassé et déchiré lors de sa dernière crise.  Arthur est dans l’opposition permanente et ne peut tenir un travail salarié. 

 

Arthur a fait un bilan neuropsychologique le 10/07/2022 avec Mme C... ., neuropsychologue.  Je vous joins la synthèse. Il consulte également le Docteur M... ..., psychiatre à l’hôpital de Salon de Provence, depuis plus d’un an et se rend régulièrement aux rendez-vous mensuels ou bi-mensuels suivant le traitement. 

Arthur ne boit pas du tout d’alcool et ne se drogue pas, ce qui dans ce contexte est une chance. Il a besoin d’être protégé ; il n’est pas délinquant, mais est certainement considéré comme tel par la justice à voir le nombre de procès en cours, dû à son comportement. Il est urgent qu’il soit reconnu pour son handicap.

 

Actuellement des examens périphériques (IRM du cervelet, tests génétiques, etc…) et un accompagnement plus adapté (Thérapie cognitive et comportementale, mise sous curatelle) sont en cours.

 

Le plus important est de savoir de quoi souffre Arthur et aujourd’hui, les troubles liés à l’alcoolisation foetale ne font plus aucun doute. Hélas, c’est un peu tard ! Mais pour moi sa maman, il n’est jamais trop tard pour essayer de mettre en place une prise en charge et l’accompagnement adapté qui va avec.

 

 

Dans l’attente de votre réponse,

 

Recevez, Madame, Monsieur, mes respectueuses salutations.

 

 

Madame …



27/09/2023
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